BRAZZAVILLE : LES MINISTRES DONDRA ET MOLOUA A LA RÉUNION SUR LA CRISE ÉCONOMIQUE- PREF CEMAC

BRAZZAVILLE : LES MINISTRES DONDRA ET MOLOUA A LA RÉUNION SUR LA CRISE ÉCONOMIQUE- PREF CEMAC

A l'initiative du président dédié aux réformes de la CEMAC, Son Excellence président Denis Sassou Ngesso du Congo a convié les ministres des finances et de l'économie de la zone sur la crise économique qui sévit en Afrique centrale due à la pandémie du Coronavirus.

Le ministre des finances et du budget Henri-Marie Dondra et son homologue de l'économie, du plan et de la coopération Félix Moloua ont pris part ce samedi 28 mars à cette importante réunion présidée par le ministre d'Etat à l'économie du Congo Gilbert Bongo

Organisée en conformité avec les prescriptions de l' Organisation Mondiale de la Santé (OMS) relative à la lutte contre la propagation du covid-19, cette rencontre a permis d'arrêter un certain nombre de mesures de politiques économiques à court terme, à moyen et à long terme.

Il ressort de cette rencontre des décisions suivantes ( lire l'extrait du communiqué finale ):

S’agissant des politiques budgétaires, Pilier 1 du PREF-CEMAC.

1. Mobiliser les institutions financières sous-régionales (BEAC et BDEAC), ainsi que les marchés financiers sous-régionaux, en vue d’accroître les ressources budgétaires des
Etats pour faire face aux trois chocs : sanitaire, économique et sécuritaire.

2. Mettre en place un train de mesures de soutien aux entreprises frappées par la crise du COVID-19 du fait des actions de riposte prises par chaque Etat pour la lutte contre cette pandémie. Ces mesures urgentes de soutien doivent être à la fois fiscales (allègements fiscaux et allocations de moratoires pour le paiement des impôts et de certaines charges sociales) et budgétaires (subventions aux entreprises pour éviter leurs faillites et fermetures, ainsi que les pertes d’emplois). A cet effet, il a été convenu que les Etats doivent reporter à 2021 toute nouvelle mesure fiscale.

3. Recourir aux facilités d’urgence mises en place par les Institutions financières internationales et régionales (Banque Mondiale, Fonds Monétaire International, Banque Africaine de Développement, etc.), pour venir en aide sur le plan budgétaire à l’ensemble des Etats.

4. Recommander aux Etats d’affecter les aides extérieures et sous-régionales aux dépenses prioritaires, au regard des contingences de chaque pays. En tout état de cause, la priorité devra être accordée aux dépenses de santé et d’amortissement des chocs économiques et sociaux.

5. Poursuivre les efforts de rationalisation et d’efficacité des dépenses publiques, pour mieux faire face à toutes les dimensions de la crise.

6. Inviter les Etats à réallouer les fonds affectés aux dépenses publiques non prioritaires vers le renforcement du système de santé pour permettre une prise en charge plus efficace des personnes contaminées.

7. Recommander aux Etats d’adopter, dans les plus brefs délais, des Lois de Finances rectificatives 2020, pour aligner la gestion des finances publiques sur des prévisions actualisées et réalistes des récettes budgétaires et des dépenses publiques, en vue de renforcer les moyens de lutte contre la propagation de la pandémie du COVID-19, tout en garantissant le fonctionnement régulier de l’Etat. Concernant la politique monétaire et les systèmes financiers, Pilier 2 du PREF-CEMAC.

8. Continuer d’assurer une bonne mise en œuvre de la nouvelle réglementation des changes, au regard des résultats obtenus en matière de stabilité financière nouvelle et de reconstitution des réserves de change.

9. Donner acte à la BEAC du relèvement par elle du niveau d’injection des liquidités dans le système bancaire sous-régional à hauteur de 500 milliards de FCFA.

10. Appuyer la BEAC dans sa proposition de hausser ce niveau en cas de besoin.

11. Approuver l’utilisation de l’enveloppe de 90 milliards de FCFA mise à la disposition de la BDEAC par la BEAC, pour le financement des projets publics portant sur la lutte contre la pandémie du COVID-19 et le renforcement des systèmes sanitaires nationaux. A cet effet, chaque Etat devra soumettre des projets bancables à la BDEAC, qui veillera à une répartition équitable de cette ressource.

12. Mobiliser les banques nationales en vue d’un plus large financement des entreprises, notamment des PME/PMI.

13. Confier à la Commission de la CEMAC, à la BDEAC et à la BEAC, la mission de mobilisation des partenaires internationaux pour abonder le Fonds de Bonification BDEAC/BEAC en vue des prêts urgents et conséquents aux Etats, à des conditions favorables.

14. Confier à la Commission de la CEMAC, la BDEAC et à la BEAC la mission de mobilisation des partenaires pour abonder le Fonds de garantie, cautions et avals de
la BDEAC pour couvrir les financements des banques commerciales en faveur des PME/PMI.

15. Inviter la BDEAC à émettre des titres sur le marché sous-régional, pour lever des ressources en monnaie locale, en vue du financement des Etats et du secteur privé.

16. Inciter les banques commerciales à réaménager les échéanciers de leurs créances sur les entreprises affectées par la crise. Dans cette perspective, la COBAC est invitée à examiner avec les banques concernées, les assouplissements qui pourraient être apportés à la surveillance prudentielle.

17. Accélérer le processus de rapatriement des fonds publics détenus à l’étranger, aussi bien par les Etats que par les entreprises publiques.

18. Inviter la BEAC à soumettre dans les plus brefs délais à ses organes stutataires les questions relatives à : (i) la réduction des coefficients des réserves obligatoires ; (ii) la baisse de la décote appliquée aux titres publics ; (iii) l’admission de certains effets jusque-là non acceptés au refinancement par la Banque Centrale ; (iv) l’assouplissement des conditions d’octroi des accords de classement ; (v) le rachat par la Banque Centrale des titres publics sur le marché secondaire ; (vi) la promotion de l’interopérabilité de la monétique ; (vii) les négociations avec les entreprises d’émission de monnaie électronique pour la réduction des coûts des transactions et
promotion des moyens de paiement diligitaux.

S’agissant de l’intégration régionale, Pilier 4 du PREF-CEMAC, les Ministres ont décidé de maintenir la libre circulation des marchandises et des personnels de santé indispensables à la lutte contre la pandémie du COVID-19, sous réserve des contrôles sanitaires appropriés.

Pour ce qui concerne la coopération internationale, Pilier 5 du PREF-CEMAC, les Ministres ont décidé d’adopter une approche régionale dans les négociations des programmes avec le FMI, la Banque Mondiale et les autres partenaires internationaux.

A cet effet, une concertation sera effectuée entre les Etats membres, en vue de définir les principes généraux relatifs aux nouveaux accords à conclure avec ces partenaires qui devront dépasser les objectifs de stabilisation financière, pour mettre l’accent sur la croissance et le développement. La Commission de la CEMAC et le PREF-CEMAC sont chargés de l’organisation de cette concertation dans les plus brefs délais.

Les Ministres ont recommandé aux Etats de négocier collectivement et d’obtenir pour tous les Etats, l’annulation de l’ensemble de leurs dettes extérieures, pour se donner des marges budgétaires leur permettant de faire face à la fois à la pandémie et à la relance future, sur des bases saines, de leurs économies.

Au terme de ses travaux, le COPIL félicite Son Excellence Dénis SASSOU N’GUESSO, Président Dédié au PREF-CEMAC, pour son initiative de faire convoquer en urgence la session extraordinaire du COPIL.

Le COPIL adresse ses vifs remerciements au Président de la République du Congo, au Gouvernement et au Peuple congolais pour l’accueil chaleureux et la qualité du séjour en terre congolaise dans la situation de crise actuelle.

Les travaux se sont déroulés dans une atmosphère de sérénité, de franche collaboration, de compréhension réciproque et de fraternité.

Brazzaville, le 28 mars 2020

LE PRÉSIDENT, Gilbert ONDONGO